Humoriste, provocateur, trublion… Rémi Gaillard s’est fait connaître en postant des vidéos aussi absurdes que subversives. Des déguisements improbables, des intrusions spectaculaires, des sketchs sans filtre : il a tout tenté – et souvent réussi – à faire rire, à choquer, ou les deux. Aujourd’hui, une partie de son « œuvre » disparaît peu à peu de la toile.
En cause ? La censure de plusieurs de ses vidéos sur YouTube, plateforme sur laquelle il s’est fait connaître dans en 2007, bien avant l’ère « TikTokée ».
Des vidéos supprimées pour « non-respect des règles »
En 2018, Rémi Gaillard alerte sur Twitter : certaines de ses vidéos emblématiques sont supprimées. Pas de bug, pas de piratage, mais une décision assumée de YouTube, qui invoque les nouvelles règles de modération et de contenu. Les vidéos sont jugées « inappropriées » selon les standards actuels de la plateforme.
Problème : ces vidéos ont des millions de vues, certaines datent de plus de dix ans, et elles n’avaient jusque-là jamais posé souci. Ce qui pose une question de fond : l’humour d’hier est-il devenu interdit aujourd’hui ?
« C’est en faisant n’importe quoi qu’on devient n’importe qui »… ou qu’on se fait censurer
Le slogan culte de Rémi Gaillard résonne étrangement dans ce contexte. Ce qui faisait la force de ses vidéos – leur irrévérence, leur liberté, leur audace – devient désormais leur talon d’Achille dans un univers numérique de plus en plus normé.
Peut-on encore tout faire au nom de l’humour ?
Dans un monde où les algorithmes jugent plus vite que les humains, Rémi Gaillard semble payer le prix d’une époque où la ligne entre « divertissement » et « contenu inapproprié » devient floue.
Rémi Gaillard, toujours debout
Pas du genre à se laisser faire, Rémi continue de publier, ailleurs s’il le faut. Sur Facebook ou sur Twitter. Il reste fidèle à son style, sans concessions.
Mais pour des millions de fans, le constat est amer : des morceaux de leur adolescence ou de leur jeunesse s’effacent du net. Non pas par oubli, mais par choix. Et ça, c’est un peu moins drôle.
Déjà en 2014, une douche qui passe mal
Ce n’est pas la première fois que Rémi Gaillard voit l’une de ses vidéos tomber sous le couperet de la censure. En septembre 2014, le quotidien Le Progrès rapportait que sa vidéo « Shower Elevator », mise en ligne le 8 septembre de cette année-là, avait été momentanément censurée par YouTube. En cause : une scène où l’humoriste apparaît nu sous la douche… dans un ascenseur.
Provoc’ à souhait, la mise en scène n’avait évidemment rien de pornographique, mais plutôt tout de la farce absurde – marque de fabrique de Gaillard. Pourtant, l’algorithme ou les modérateurs de YouTube n’avaient pas goûté la blague, et la vidéo avait rapidement été masquée. Une décision étonnante, alors même que le contenu restait visible sur Dailymotion, où la vidéo, proposée en intégralité, était rapidement devenue la plus regardée du moment.